Et tu en penses quoi ?

Des fois, une idée, une pensée nous traverse l'esprit. On voudrait bien crier sur la place ce que l'on ressent lors d'un événement, local ou mondialisé. Puis aussi entendre quelqu'un d'autre nous interpeler sur ce qu'on déclare. Enfin partager avec ceux qui se sentent concernés un début d'action.

Le site des gens sympas et pas coincés : http://jeanmichel.gens.free.fr/


2006-02-04

Droit inaliénable au blasphème, c'est-à-dire à la libre pensée

Tiens, toujours à propos de ces caricatures, pour fustiger, une fois de plus, la religion :
Et l'homme créa dieu à son image. Et pas l'inverse !

C'est peut-être pour ça qu'il est barbu ! Si on devait créer l'image d'un dieu aujourd'hui, il porterait une paire de godasses de foot !
L'essence et le but d'une caricature, c'est d'être icônoclaste ; c'est-à-dire qu'elle casse l'image d'une représentation, telle celle d'un dieu ou d'un demi-dieu.
À celui qui a des croyances, je dirais qu'il se les garde, si telle est sa conviction (liberté de conscience). On peut toujours discuter de sa religion (liberté d'expression), mais alors foutre-dieu, qu'il n'attende pas de moi la moindre position politiquement correcte, et qu'il s'apprête à la contradiction, y compris à ce que mes mots brûlent ses étendards. Mais je le distingue, lui, le croyant, dont la vie est pour moi sacrée, de sa religion, dogme obscurantiste.
Mais là où les illuminés du cigare contre les 12 caricatures ont toutefois raison c'est qu'on ne saurait caricaturer ce qui n'a pas d'existence. Me faire croire qu'un chamelier analphabète ait écrit son bouquin sous la dictée d'un ange gabriel, serait comme vouloir me faire croire en la resucée d'apocryphes évangiles.
Voici une citation de Patrick Lévy :
Le blasphème introduit l’humour dans la réalité divine. L’humour doit être une vertu laïque et républicaine puisque les croyants en ont peu et que Dieu ne rit jamais. Un Dieu qui ne rit pas ne ressemble pas à l’homme dont le rire est le propre [juin 2005 - Propos recueillis par Patrice van Eersel - Nouvelles Clés].

Le blasphème n'est pas passible des tribunaux en France ; mais attention à nous tous, on pourrait y revenir (Cf. l'arrêt de la diffusion du film de Scorcese La dernière tentation du Christ ou bien le détournement du tableau de la Cène par des publicitaires).
Le blasphème ne dérange que le dogme, fixation mentale d'une non-vérité sacralisée. Par exemple les religions chrétiennes reposent sur le dogme initial de l'existence d'un péché originel. Pour moi il n'y a pas de péché, même originel. À partir de là, je nie à quiconque le droit outrecuidant de m'empêcher de clamer haut et fort que c'est une foutaise, donc de blasphémer.

Du point de vue laïque, il ne peut exister de blasphème. La notion est strictement religieuse. La liberté de conscience implique d’ailleurs la liberté d’expression. Une liberté de conscience réservée au for intérieur serait un simulacre. Chacun est donc libre de s’exprimer, y compris sur des sujets religieux. (Cf. la ligue de la Laïcité)

2006-02-03

Kant, Voltaire, le turban et le bonnet phrygien

Marianne se pinte.
C'est très simple non ?

  1. D'abord, votre liberté s'arrête là où commence la mienne ;
  2. ensuite, vous ne pouvez pas me piquer ma liberté de conscience, c'est à dire de penser tout bas ce que je veux ;
  3. puis, j'ai la liberté de m'exprimer sur tout ce qui me vient à l'esprit ;
  4. enfin, la liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.

photo prise sur ce site.


Et particulièrement, je peux exprimer tout haut ce que me dicte ma conscience.
Si cela vous choque, mettez-moi en procès.
Je peux vous caricaturer si je veux, et je ne suis soumis ni à la papauté, ni à un quelconque fêlé du cigare ; comme je ne crois en aucun dieu -- une fadaise pour moi -- je peux caricaturer n'importe quel barbu, n'importe quel chauve, habillé de blanc ou de noir, avec une tiare ou un turban.

Ah oui, j'oubliais : les 3 propositions sont vérifiées en république, et en principe en la française. Comme les trois premières, la 4ième est tout aussi universelle.
Super chance : je suis français.

Et quand je vois cette représentation de Marianne ou encore celle du dessus sur son site d'origine, je dis : bravo ! vous avez le droit de transfigurer la symbolique Marianne. Vos créations vous sont aussi inaliénables que votre liberté d'artiste. Qu'elle soit magnifique à mon goût ou me déplaise !

Vous pouvez aussi la défigurer.
Tiens, pourquoi ne pas coiffer Marianne d'un turban plutôt que du bonnet frygien ? Mais si tu veux bonhomme ! Sache cependant que je me battrai autant pour que tu puisses faire ta caricature que contre l'imposition d'une loi religieuse niant les libertés gagnées par la république.

2006-02-02

Rendez la monnaie !

La SNEC (société nationale des eaux du Cameroun) a une drôle de pratique. La monnaie nationale, le Franc CFA, ne connaît pas la décimale aussi vos factures mensuelles sont-elles exprimées jusqu'au dernier chiffre ; ainsi pouvez-vous devoir un montant de 123 456 FCFA indiqué sur votre facture.
Vous arrivez à la caisse et vous tendez votre facture à la caissière, qui vous déclare, après avoir tapé ses données :
                donnez 123 460 FCFA.
Vous lui remettez bien sûr 123 500 FCFA, car vous n'avez jamais la petite monnaie.
La caissière vous remet alors son reçu imprimé, sorti d'imprimante, avec un arrondi supérieur systématique de 123 460 FCFA.
Puis elle vous déclare :
              je n'ai pas la monnaie ;
Elle encaisse le tout. Terminé.
C'est systématique. D'une part la SNEC escroque ses clients de 5 FCFA par facture en moyenne et d'autre part le personnel de caisse vous escroque de 25 FCFA en moyenne.
On peut dire la même chose des caisses de magasins - du moins à Douala.

Oh certes, 5 FCFA valent à peine un centime d'euro, mais,
les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Richissime Afrique, qui ne regarde pas à sa petite monnaie.

Choc culturel.